L'Union franco-britannique est un
projet éphémère d'union globale entre le Royaume-Uni et la France, élaboré à
Londres par Jean Monnet et Winston Churchill, et proposé au gouvernement
français le16 juin 1940.
À la suite de l'effondrement des
armées franco-britanniques pendant la campagne de France en mai et juin 1940,
Jean Monnet lança l'idée d'une union franco-anglaise qui fut suivie par Winston
Churchill. La construction d'un axe franco-britannique avait été tentée à
plusieurs reprises durant l'Entre-deux-guerres, achoppant la plupart du temps
sur des problèmes de politique intérieure. De surcroît, la Grande-Bretagne ne
souhaitait pas se trouver engagée dans un jeu d'alliances continentales du fait
des amitiés françaises en Europe de l'Est (soutien à la Petite Entente liant la
Tchécoslovaquie, la Roumanie et laYougoslavie).
Les discussions à ce sujet se
trouvaient toutefois ravivées depuis la déclaration de guerre à l'Allemagne le
3 septembre 1939, au point qu'un timbre commun est dessiné en prévision d'une
fusion des systèmes postaux. Le 16 juin 1940, la Chambre des communes du
Parlement du Royaume-Uni propose l'union des gouvernements du Royaume-Uni et de
la République française pour continuer « la défense commune de la justice et de
la liberté ».
Le jour-même et suivant à cette délibération,
Charles de Gaulle, qui se trouve à Londres, fut chargé de lire au téléphone la
note intitulée Suggested Declaration of Anglo-French Unity au président du
conseil français Paul Reynaud alors replié avec son gouvernement à Bordeaux.
Alors qu'un vif débat sur la conduite à tenir face à la débâcle oppose Reynaud
au maréchal Pétain, vice-président du conseil et au général Weygand,
généralissime des armées françaises, les premiers mots que De Gaulle prononce
au téléphone laissent présager un coup de théâtre :
« Je viens de voir Churchill. Il y a
quelque chose d'énorme en préparation au point de vue entité entre les deux
pays. Churchill propose la constitution d'un gouvernement unique
franco-britannique et vous, Monsieur le Président, pouvez être Président du
cabinet de Guerre franco-britannique. »
La note évoque une union fusionnelle
des deux pays en une seule nation, avec la formation d'une armée unique et d'un
parlement unique, ainsi que la mise en commun des ressources naturelles. De
cette manière, la puissante flotte française ne serait plus un risque pour le
Royaume-Uni. Mais le jour suivant la transmission de cette proposition, Paul
Reynaud, qui devait signer le document avec Churchill à Concarneau, démissionne
de ses fonctions. Philippe Pétain le remplace le jour même et entame aussitôt
des négociations d'armistice, signé le 22 juin 1940, enterrant le projet
d'union.
Dans ses Mémoires de guerre, le
général de Gaulle replace cet épisode historique dans le contexte précédant
l'appel du 18 juin. Selon lui, l'Union franco-britannique n'était pas un projet
sérieux à long terme mais avait pour objectif de rendre espoir et énergie à
ceux qui souhaitaient poursuivre la lutte.
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