Entre 1798 et 1800, la quasi-guerre
(Quasi-War en anglais) fut une période de conflit larvé entre la France et les
États-Unis, véritable guerre maritime non déclarée. Aux États-Unis, le conflit
est nommé quelquefois la Guerre non déclarée avec la France (Undeclared War
with France).
Au début de la Révolution française,
les relations sont excellentes entre les républicains américains et les
révolutionnaires français, mais elles se détériorent après l'exécution de Louis
XVI en 1793. Les Français reprochent au gouvernement de Washington le
rapprochement avec le Royaume-Uni, les retards de remboursement de la dette
(les Américains affirmant que leur dette concerne la France royale et non la
France républicaine) et sa neutralité dans les guerres révolutionnaires en
Europe.
Début 1794, pour contrer
l'augmentation des captures des navires marchands américains par les corsaires
barbaresques sur les côtes du Maghreb, leCongrès des États-Unis a ordonné la
construction d'une marine militaire pour la protection de leur commerce.
Edmond Genêt, ambassadeur de France
à Philadelphie, est révoqué par les Américains après de nombreuses maladresses.
Les États-Unis lui fournissent cependant l'asile, et s'opposent à son retour en
France, alors confrontée à la Terreur.
Le 19 novembre 1794, le traité de
Londres, signé par John Jay, permettant aux Anglais de confisquer les
marchandises françaises découvertes dans les navires américains, est vécu par
les Français comme une « trahison et violation » des traités bilatéraux de
1778. Le gouvernement de la Convention nationale réplique en immobilisant des
navires américains au mouillage dans les ports français et en autorisant des
corsaires à arraisonner ceux qui sont en mer.
Peu de temps après, les déprédations
commises par les corsaires de la France révolutionnaire et orchestrées par
Victor Hugues, commissaire de la République en Guadeloupe, forcent la toute
nouvelle US Navy à protéger les expéditions marchandes des États-Unis, qui sont
en plein développement.
Le 17 octobre 1797, les américains dénoncent
le fait que le navire La Fortitude, du capitaine Jourdain, corsaire français
basé au Cap-Français de Saint-Domingue, a pillé puis brûlé, en plein port de
Charleston, L'Oracabissa, un bateau anglais chargé d'une riche cargaison.
En 1797, éclate l'affaire XYZ. Des
agents du ministre français des affaires étrangères Charles Maurice de
Talleyrand exigent des pots-de-vin de la part des émissaires américains venus
négocier un traité. Ces révélations provoquent un scandale aux États-Unis, et
les parlementaires fédéralistes et anglophiles réclament l'ouverture des
hostilités avec la France. Les relations entre les deux pays continueront
cependant de se dégrader, pour aboutir à la révocation de l'émissaire Charles
Pinckney. C'est le début de l'état de « quasi-guerre », avec des combats navals
entre les deux nations, principalement en zone caraïbe.
La quasi-guerre commença le 7
juillet 1798, durant le Directoire, quand le Congrès américain abrogea tous les
traités bilatéraux signés au préalable avec la France. Le président John Adams
refusa d'engager son pays dans une guerre formelle. Cependant, par mesure de
rétorsion, et avec l'autorisation du Congrès, il instaura un embargo sur les
produits français, chargea le docteur Edward Stevens de soutenir la révolution
haïtienne contre la présence coloniale française et ordonna à la marine
américaine de capturer les navires français.
L'US Navy, qui avait pour
l'essentiel disparu depuis presque une décennie, fut ressuscitée pour
l'occasion, grâce aux Naval Acts de 1794 et 1798. Lors de ce conflit, elle
aligna environ 30 vaisseaux, aidés d'un nombre important de bateaux privés. Les
escadres américaines parcouraient principalement la côte sud des Etats-Unis et
les Caraïbes, à la recherche de corsaires français, puisque leur effectif
limité ne leur permettait pas d'escorter en nombre des convois de navires
marchands.
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