mercredi 22 mai 2013

Etre un cordon bleu


L'ordre du Saint-Esprit était la plus illustre des décorations de la Monarchie. Il fut fondé en 1578 par Henri III pendant les guerres de Religion afin de regrouper les principaux chefs du parti catholique contre les protestants. Les chevaliers de cet ordre portaient comme insigne une croix de Malte suspendue à un large ruban de couleur moirée bleu ciel.
Aboli à la Révolution, le cordon bleu constitua pendant deux siècles la distinction suprême dans l'aristocratie française, quelque chose comme les plus hauts grades de l'actuelle Légion d'honneur. La locution pouvait donc s'appliquer par métaphore à tout ce qui est d'une rare élévation.
Cependant, selon d'autres sources, l'application culinaire est fondée sur des faits plus précis : certains seigneurs de haut parage, tous dignitaires du Saint-Esprit et porteurs du cordon de l'ordre, avaient pris l'habitude de se réunir en une sorte de club gourmand pour cultiver l'art du bien-boire et du bien-manger.
Leurs déjeuners devinrent célèbres et l'on employa un temps l'expression « faire un repas de cordons bleus ». Façon de parler qui a passé des gourmands tombés dans l'oubli aux préparateurs des plats eux-mêmes, tous cuisiniers et cuisinières de haute volée.

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