jeudi 9 mai 2013

Bertrand Du Guesclin


Du Guesclin avait souhaité que son corps reposât en Bretagne après sa mort. Pour exaucer son vœu et comme la route était longue et qu'il faisait chaud, on décida de l'embaumer. En l'absence des embaumeurs royaux, on éviscéra et décervela le corps qui fut baigné dans une mixture de vin et d'épices. Les viscères furent inhumées en l'église du couvent des Dominicains du Puy-en-Velay. Mais l'effet escompté ne fut pas obtenu, et quelques jours plus tard, un nuage de mouches obscurcit le cortège, suivant de près la charrette sur laquelle le corps était déposé. A Montferrand, il fallut le faire bouillir dans un grand chaudron pour détacher les chairs du squelette. Les chairs furent inhumées au couvent des Cordeliers de Montferrand. Le squelette et le cœur poursuivirent leur route vers la Bretagne jusqu'à ce que le roi Charles V prît la décision de faire enterrer les ossements de son défunt connétable dans la basilique royale de Saint-Denis, aux côtés des rois de France. Sa sépulture, comme celles de la plupart des princes et dignitaires qui y reposaient, fut profanée par des révolutionnaires en 1793, comme le fut aussi le tombeau contenant ses chairs bouillies (à Montferrand).
Quant au tombeau qui contenait ses entrailles (église Saint-Laurent, au Puy), il échappa à la profanation : l'urne fut mise en dépôt à la mairie en vue de lui donner une sépulture laïque puis fut finalement replacée dans l'église Saint-Laurent avec son contenu ; ils y demeurent toujours. Son cœur seul parvint en Bretagne où il fut déposé sous une dalle au couvent des Jacobins à Dinan. En 1810, la pierre tombale et l'urne contenant le cœur furent transférées dans l'église Saint-Sauveur de Dinan. Trois des quatre tombes sont encore visibles et ornées de monuments, celle de Montferrand ayant disparu lors de la Révolution française. Les gisants de Saint-Denis et celui du Puy permettent d'observer un personnage et un visage apparemment sculptés à la ressemblance du sujet, par ailleurs connu par des descriptions physiques et plusieurs miniatures contemporaines, insistant toutes sur la laideur et la pugnacité que révélait son visage.
Il existe à Chateauneuf-de-Randon (Lozère) et au lieu dit « L'Habitarelle » où se situait le campement de Du Guesclin au moment de sa mort, un cénotaphe construit par subvention et souscription nationales, dont le gisant reproduit celui du Puy.

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