jeudi 28 novembre 2013

La croisette

On s'accorde à admettre que le nom vient de la croix qui fut érigée par les gens de mer (sorte de calvaire, à l'exemple de ce qui se fait en Bretagne) fort anciennement au milieu d'un bois de pins et dont le socle ruiné était encore visible à la fin du siècle dernier. Croix de fer ou de pierre, les avis divergent, mais le fort à la pointe du cap, dont nous avons déjà parlé, porta le nom de "Fort de la croix". Les Cannois semblent l'avoir vénérée tout particulièrement, puisqu'ils accompagnaient chaque année en procession les confréries des pénitents en marche vers elle. Saint Honorât mourut à Arles en 429. Ses restes furent transférés à Lérins le 20 janvier 1391 ; d'après la tradition, c'est à cette année que remonterait l'usage des processions dans l'île. On venait de France, d'Espagne, d'Italie et surtout de Provence pour l'accomplissement d'un vœu ou pour des indulgences accordées par les papes depuis 1119, aux fidèles qui faisaient le pèlerinage à Lérins, visitaient l'église, aidaient les religieux à la construction de la tour. Déjà en 1369, le cap portait le nom "de la croix" puisque à cette date, un Cannois reconnaissait tenir du seigneur, une terre qu'il possédait dans ce quartier. Mais c'est seulement au milieu du XVIIe siècle que l'habitude se prit d'appeler "Croisette" la partie extrême du cap. Il est d'ailleurs également intéressant de noter qu'une petite croix se désigne en provençal "crouzeto" d'où la facilité de glisser vers "Croisette". L'explication du mot "Croisette" serait dans notre langue ancienne, un croisement de chemins : ce qui laisserait penser que les habitants ayant résidé à proximité de ce carrefour avaient simplement baptisé cet endroit du diminutif de "Croisette", en somme un lieu de croisement.

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