Pour rapporter
des fonds nécessaires à monter une entreprise, un américain a décidé de se
vendre comme un produit sur le marché boursier. Sa vie dépend à présent
entièrement de ses actionnaires qui ont un droit de regard sur tous les
domaines de sa vie. Sans le sou mais plein de ressources, Mike Merrill, un
Américain originaire de l'Oregon, a eu l'idée saugrenue, mais prospère, de se
vendre à des investisseurs afin de financer son désir d'entrepreneuriat. Depuis
janvier 2008, il s'est donc introduit en bourse, à la manière d'une entreprise
et chaque décision prise dans n'importe quel domaine de sa vie dépend désormais
du bon vouloir de ses actionnaires.
Pour entrer
sur le marché boursier, Mike s'est divisé en 100 000 parts mises au prix d'un
dollar (78 centimes d'euro) et qui chacune rapporte un retour potentiel sur les
profits de son activité. Amis, petites amies, famille et investisseurs lambdas
composent le conseil d'administration auquel chaque décision de la vie
quotidienne de Mike est soumise. Comme pour une entreprise donc, Mike doit
consulter ses actionnaires à chacun des changements qu'il souhaite entreprendre
dans son quotidien. Les personnes qui possèdent le plus de parts, bénéficient
du plus grand nombre de voix. Un mode de vie rempli d'aléas. "Comme beaucoup d'entrepreneurs comme
lui, Merrill a appris à ses dépens les hauts et les bas d'une entreprise cotée.
Dans les mois et les années suivant son introduction en bourse, 128 personnes
ont acheté des parts de Merrill. Il est alors devenu la victime des intérêts
des actionnaires concurrents, des manipulations des cours de l'action ou encore
des investisseurs cherchant un profit à court terme aux dépens de son bien-être
à long terme", explique le site Wired qui relate l'expérience. Santé et
vie intime remises entre les mains des actionnaires Si au départ, les décisions remises entre les
mains des actionnaires concernaient uniquement la vie professionnelle de Mike,
comme investir dans une ferme de poules au Rwanda plutôt que de faire une vidéo
de présentation, les investisseurs ont peu à peu pénétré la vie intime du jeune
homme. Ainsi, lorsque celui-ci a décidé d'emménager avec sa petite amie, son
meilleur ami s'est opposé à l'installation et a obtenu gain de cause, grâce à
son plus grand nombre de parts. Mike n'a pas non plus eu le choix de la
vasectomie : sa conjointe s'y opposant, il n'a pu effectuer l'opération. La vie
sentimentale et intime de cet homme devenu produit boursier a été sérieusement
mise à mal, provoquant la rupture du couple.
La santé du trentenaire en a elle aussi pris un coup lorsqu'un gros
investisseur de la Silicon Valley qui, après avoir racheté les parts de ses
amis à prix d'or, s'est servi de lui comme cobaye, ruinant sa santé et son
sommeil. Suite à cet accident, Mike a reçu une prime d'assurance vie de 100 000
dollars (78 000 euros) ce qui a donné une idée à ses investisseurs avides de
faire fructifier leur acquisition. "Les investisseurs qui n'avaient pas de
rapport personnel avec Merrill ont tenté de voter pour qu'il saute depuis un
pont", écrit Wired, soulignant le fait que l'homme serait plus rentable
mort. Malgré les proportions indécentes
prises par ce style de vie, le trentenaire ne souhaite pas stopper l'expérience.
De plus, sa nouvelle petite amie, choisie par le conseil, rachète au fur et à
mesure un grand nombre de parts afin de devenir la décisionnaire la plus
importante dans la vie de son homme. A ce stade, il n'y aura plus besoin de se
demander qui porte la culotte
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