samedi 1 février 2014

Jacqueline Félicie de Almania

Jacqueline Félicie de Almania (en italien Jacobina Felice) exerça la médecine à Paris vers 1322.
Elle était originaire de Florence, en Italie, et faisait partie du petit nombre de praticiennes recensées à cette époque ; en 1292, on comptait à Paris, sur le rôle de la taille, trente « mires » et huit « mirasses ». En 1322, cependant, Jacqueline Félicie fut jugée pour exercice illégal de la médecine. Durant le procès, plusieurs témoins attestèrent qu'elle avait guéri des patients là où divers médecins avaient échoué et abandonné tout espoir de guérison. D'après l'un d'eux, elle était réputée meilleur médecin et chirurgien qu'aucun médecin français de Paris. Elle-même déclara que le but des règlements était d'écarter les ignorants et que, d'ailleurs, les doctoresses étaient indispensables parce que beaucoup de femmes refusaient de dévoiler leurs organes intimes à un homme. Malgré les témoignages en sa faveur, la cour estima évident qu'un homme instruit dans l'art de la médecine était mieux capable de soigner les malades que n'importe quelle femme. Elle interdit à Jacqueline Félicie de pratiquer, sous peine d'amende et d'excommunication en cas de récidive.
Après cette décision et bien que l'exercice de la médecine ne leur ait jamais été formellement retiré, en France les femmes restèrent exclues de son enseignement et de sa pratique jusqu'au XIXème siècle : ce n'est qu'en 1875 qu'une Française, Madeleine Brès, put obtenir un diplôme de docteur en médecine.

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