Le Bataillon sacré (en grec ancien ἱερὸς λόχος / hiéros lokhos) était un corps d'élite, peut-être mythique, de l'armée thébaine, dans la Grèce antique.
Le Bataillon Sacré de Thèbes est évoqué dans son principe par Platon et Xénophon d'Athènes ; puis dans sa réalité (hypothétique en tant que véritable bataillon d'amants et d'aimés) par Dinarque (vers -360/-290) : "Thèbes fut une très grande cité à l'époque où Pélopidas conduisait le bataillon sacré" ; puis par Athénée de Naucrate (Sages attablés, livre XIII), Hiéronymos de Rhodes, Plutarque (De l'Amour ; Pélopidas) et Polyen, un à six siècles plus tard ; "Mais certains disent qu'elle était composée d'érastes et d'éromènes" (Plutarque, Pélopidas). Il aurait été un corps d'élite de 300 hommes, créé selon Plutarque par le commandant thébain Gorgidas :
« Le Bataillon Sacré avait été, dit-on, créé par Gorgidas. Il l'avait composé de trois cents hommes d'élite dont la cité prenait en charge l'entrainement et l'entretien, et qui campaient dans la Cadmée : c'est pourquoi on l'appelait le bataillon de la cité. »
Le Bataillon Sacré est formé de 150 couples d'amants pédérastiques : Plutarque notait que « selon certains », il était composé de 150 couples de pédérastes, ce qui représenterait l'origine de la formation du binôme en matière de tactique de combat.
Gorgidas disposa d'abord le Bataillon sacré tout au long de la ligne de bataille thébaine, utilisant ces soldats d'élite pour renforcer la résolution des autres. Mais après que le Bataillon se fut distingué à Tégyres, Pélopidas l'utilisa comme une sorte de garde personnelle. Pendant trois décennies, ce corps d'élite continua de jouer un rôle important.
Il fut détruit à la bataille de Chéronée en 338 av. J.-C. par la cavalerie menée par le jeune Alexandre le Grand : 254 des 300 soldats furent alors tués et tous les autres blessés. Selon la tradition, Philippe II de Macédoine, s'arrêtant devant l'endroit où le Bataillon avait péri, s'écria : « Maudits soient ceux qui soupçonnent ces hommes d'avoir pu faire ou subir quoi que ce soit de honteux. »
Les soldats tués furent enterrés plusieurs jours après la bataille dans une sépulture collective surmontée d'un lion de pierre (découvert en 1818), réplique du polyandreion de Thespini.
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