vendredi 25 avril 2014

La méthode des loci

L'Art de mémoire (Ars memoriae), appelé aussi méthode des loci ou méthode des lieux, est une méthode mnémotechnique pratiquée depuis l'antiquité. Elle sert principalement à mémoriser de longues listes d'éléments ordonnés. Elle est basée sur le souvenir de lieux déjà bien connus, auxquels on associe par divers moyens les éléments nouveaux que l'on souhaite mémoriser.
Cet art fut enseigné pendant des siècles dans les universités, comme constituant une partie de la rhétorique et de la dialectique. Il permettait à un orateur de mémoriser rapidement un sermon ou un discours.
n conseillait autrefois d'utiliser des endroits existants pour l'usage de l'art de mémoire, par exemple un marché ou une église. Pour utiliser la méthode, on visitait plusieurs fois l'édifice, en examinant toutes ses parties, toujours dans le même ordre. Après plusieurs visites, on était capable de se remémorer et de visualiser chacune de ses pièces avec acuité.
Pour mémoriser ensuite un discours, on le découpait en parties, chacune symbolisée par une image saisissante ou par un symbole. En pensée, on déposait chacune de ces images dans l'édifice de référence. On pouvait ensuite se remémorer chaque image dans l'ordre, en imaginant qu'on visitait l'édifice dans l'ordre habituel.
Au Moyen Âge, cette technique ancienne fut modifiée, probablement sous l'influence des traditions médiévales juives, en prenant comme lieu de référence des édifices décrits dans la Bible, et idéalisés: LeTabernacle (Bible), le Temple de Salomon, la vision du temple du Livre d'Ézéchiel ou la Nouvelle Jérusalem de l'Apocalypse. Cette architecture, imaginaires dans certains cas, aurait influencé la construction des édifices médiévaux réels, tels que les monastères, les églises situées sur les pèlerinages et les cathédrales.
Dans tous les arts de mémoire, il était conseillé d'utiliser des univers mentaux bien éclairés, clairement organisés dans un ordre particulier, et proches les uns des autres. Plus il y avait de pièces, de passages et de niches et mieux c'était. Au xvie siècle, un tel enchaînement de lieux était parfois dénommé un « palais de mémoire ». Cependant, ces lieux étaient aussi regroupés ou au contraire éclatés mentalement en sous-ensembles que l'on pouvait mentalement contempler d'un seul regard, dans une sorte d'équivalent médiéval de ce que l'on appellerait de nos jours une « mémoire de travail ».

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