dimanche 13 avril 2014

Le vandalisme

Le terme apparaît en 1793 pour être popularisé le 10 janvier 1794 par Henri Grégoire, dit « l'abbé Grégoire », évêque constitutionnel de Blois, dans son rapport adressé à la Convention, où il utilise le mot pour désigner l'attitude destructrice d'une partie de l'armée républicaine. L'intervention du législateur dans la politique de protection du patrimoine sera alors plus active. Les débats des assemblées révolutionnaires ont dégagé la notion de patrimoine - étrangère à l'Ancien Régime - et ont conclu à la nécessité de le protéger ; l'abbé Grégoire déclarait en 1794 que « Les barbares et les esclaves détestent les sciences et détruisent les monuments des arts, les hommes libres les aiment et les conservent ».
L'Abbé Grégoire veut ainsi protéger le patrimoine artistique de l'Ancien Régime afin d'en faire bénéficier le peuple. Il écrit dans ses Mémoires : « Je créai le mot pour tuer la chose ». Le terme vandalisme vient des Vandales, horde germanique qui, en 455, avait mis Rome à sac, avant de s'illustrer dans d'autres pillages. Lorsque l'abbé Grégoire forge le terme, il veut dénoncer les destructions des monuments nationaux par les révolutionnaire.
Il existait déjà le terme d'iconoclasme créé par les Byzantins pour décrire les briseurs d'images ou de statues religieuses, terme employé pour parler, par exemple, des iconoclastes protestants du XVe siècle, mais le mot avait le double désavantage d'être un peu trop savant et d'être associé aux images religieuses. Les destructions des immeubles et du mobilier au moment de la révolution vont plus loin que le simple iconoclasme : « C'est avec réflexion et sang-froid qu'on a attaqué nos monuments d'architecture et de sculpture. Des maçons étaient payés à la journée pour anéantir les ouvrages d'art.»

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