lundi 8 septembre 2014

Héron d'Alexandrie

            Héron d'Alexandrie est un ingénieur, un mécanicien et un mathématicien grec du ier siècle après J.-C.
De la vie de Héron, on ne sait pas grand chose, si ce n'est qu'il était originaire d'Alexandrie. C'est si vrai que les historiens se sont longtemps divisés sur l'époque où il a vécu. Leurs estimations allaient du iie siècle av. J.-C. au iiie siècle de notre ère1. Aujourd'hui, la querelle est éteinte : il est clairement établi que Héron est postérieur à Vitruve, mort en -20, et contemporain de Pline l'Ancien (23-79) et actif autour de l'an 623. Il a donc bien vécu au premier siècle après J.-C. et sans doute au début du iie siècle, donc sous l'Empire romain, mais dans la très grecque Alexandrie.
Héron d'Alexandrie créa des automates mus par l'eau, s'intéressa à la vapeur et à l'air comprimé. Principalement connu pour les machineries décrites dans son Traité des pneumatiques ( Πνευματικά), on lui doit par exemple un projet de machine utilisant la contraction ou la raréfaction de l'air pour ouvrir automatiquement les portes d'un temple ou faire fonctionner une horloge, destinée essentiellement à « susciter l'étonnement et l'émerveillement ».
Héron l'Ancien étudie dans Catoptrica la lumière et ses réflexions. Il énonce ainsi les principes de réflexion de la lumière, principes guidés par la règle selon laquelle la nature choisit toujours le chemin le plus court. Il croyait à l'époque que la vision était possible grâce à des rayons lumineux émis par les yeux et se propageant à une vitesse infinie.
Héron imagine des mécaniques assez curieuses, mais assez complexes, comme un distributeur automatique (payant) d'eau pour les libations ou une machine à rendre les oracles, qui est en fait une escroquerie. Mais son but n'est pas vénal. Il est mû par l'envie de trouver sans cesse de nouvelles machines et des applications de ses recherches et par le plaisir d'étonner ses contemporains.
Héron d'Alexandrie a conçu de nombreuses machines hydrauliques. Il est à l'origine de l'éolipyle (porte d'Éole), machine pneumatique constituée d'une sphère fixée sur un axe et équipée de deux tubes coudés sortant de manière opposée. En chauffant l'eau contenue dans la chaudière inférieure, la vapeur d'eau formée donne en s'échappant un mouvement de rotation à la sphère. En effet, de cette chaudière sort un tube relié à une sphère pouvant tourner autour d'un axe horizontal et comportant deux autres petits tubes perpendiculaires à l'axe laissant sortir la vapeur qui fait tourner la sphère
Il a aussi conçu une fontaine automatique qui faisait jaillir l'eau via un ingénieux système de vases communicants.
Dans Pneumatica il décrit un système de portes automatiques s'ouvrant lorsqu'on allume un feu sur un autel ; le feu, chauffant un volume d'eau, créait de la vapeur qui mettait en mouvement les portes d'un temple.
Dans le cadre de son Traité des automates il a aussi conçu des mécanismes pour théâtre à base de poids et contrepoids mettant en mouvement une série de plates-formes et de petits personnages.
Grâce à ces inventions, Héron d'Alexandrie est souvent retenu comme l'inventeur des premiers automates. Mais c'est sans doute à tort, puisqu'il fut manifestement précédé par Philon de Byzance et Ctésibios.

Héron l'Ancien fut aussi l'inventeur d'un pseudo-thermomètre et de l'odomètre permettant de mesurer la distance parcourue. On lui attribue la fabrication d'une clepsydre pour mesurer le temps, et la réalisation d'ouvrages sur l'astrolabe permettant de mesurer la distance angulaire entre deux astres.

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