Héron
d'Alexandrie est un ingénieur, un mécanicien et un mathématicien grec du ier
siècle après J.-C.
De la vie de Héron, on ne sait pas
grand chose, si ce n'est qu'il était originaire d'Alexandrie. C'est si vrai que
les historiens se sont longtemps divisés sur l'époque où il a vécu. Leurs
estimations allaient du iie siècle av. J.-C. au iiie siècle de notre ère1.
Aujourd'hui, la querelle est éteinte : il est clairement établi que Héron est
postérieur à Vitruve, mort en -20, et contemporain de Pline l'Ancien (23-79) et
actif autour de l'an 623. Il a donc bien vécu au premier siècle après J.-C. et
sans doute au début du iie siècle, donc sous l'Empire romain, mais dans la très
grecque Alexandrie.
Héron d'Alexandrie créa des
automates mus par l'eau, s'intéressa à la vapeur et à l'air comprimé.
Principalement connu pour les machineries décrites dans son Traité des
pneumatiques ( Πνευματικά), on lui doit par exemple un projet de machine
utilisant la contraction ou la raréfaction de l'air pour ouvrir automatiquement
les portes d'un temple ou faire fonctionner une horloge, destinée
essentiellement à « susciter l'étonnement et l'émerveillement ».
Héron l'Ancien étudie dans
Catoptrica la lumière et ses réflexions. Il énonce ainsi les principes de
réflexion de la lumière, principes guidés par la règle selon laquelle la nature
choisit toujours le chemin le plus court. Il croyait à l'époque que la vision
était possible grâce à des rayons lumineux émis par les yeux et se propageant à
une vitesse infinie.
Héron imagine des mécaniques assez
curieuses, mais assez complexes, comme un distributeur automatique (payant)
d'eau pour les libations ou une machine à rendre les oracles, qui est en fait
une escroquerie. Mais son but n'est pas vénal. Il est mû par l'envie de trouver
sans cesse de nouvelles machines et des applications de ses recherches et par
le plaisir d'étonner ses contemporains.
Héron d'Alexandrie a conçu de
nombreuses machines hydrauliques. Il est à l'origine de l'éolipyle (porte
d'Éole), machine pneumatique constituée d'une sphère fixée sur un axe et équipée
de deux tubes coudés sortant de manière opposée. En chauffant l'eau contenue
dans la chaudière inférieure, la vapeur d'eau formée donne en s'échappant un
mouvement de rotation à la sphère. En effet, de cette chaudière sort un tube
relié à une sphère pouvant tourner autour d'un axe horizontal et comportant
deux autres petits tubes perpendiculaires à l'axe laissant sortir la vapeur qui
fait tourner la sphère
Il a aussi conçu une fontaine
automatique qui faisait jaillir l'eau via un ingénieux système de vases
communicants.
Dans Pneumatica il décrit un système
de portes automatiques s'ouvrant lorsqu'on allume un feu sur un autel ; le feu,
chauffant un volume d'eau, créait de la vapeur qui mettait en mouvement les
portes d'un temple.
Dans le cadre de son Traité des
automates il a aussi conçu des mécanismes pour théâtre à base de poids et
contrepoids mettant en mouvement une série de plates-formes et de petits
personnages.
Grâce à ces inventions, Héron d'Alexandrie
est souvent retenu comme l'inventeur des premiers automates. Mais c'est sans
doute à tort, puisqu'il fut manifestement précédé par Philon de Byzance et
Ctésibios.
Héron l'Ancien fut aussi l'inventeur
d'un pseudo-thermomètre et de l'odomètre permettant de mesurer la distance
parcourue. On lui attribue la fabrication d'une clepsydre pour mesurer le
temps, et la réalisation d'ouvrages sur l'astrolabe permettant de mesurer la
distance angulaire entre deux astres.
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