La transfusion sanguine, qui consiste à injecter du sang par
perfusion intraveineuse, est décrite dans des traités de médecine dès
l'Antiquité. Des textes mentionnent cette pratique chez les Egyptiens et à
l'époque romaine.
L'une des premières transfusions aurait été réalisée en 1492
sur le pape Innocent VIII. Ses médecins lui auraient transfusé le sang de trois
jeunes garçons, mais le pape serait mort trois jours plus tard et les enfants
n'auraient pas survécu à la saignée.
On attribue toutefois l'invention de la transfusion sanguine
au médecin français Jean-Baptiste Denis.
Le 15 juin 1667, ce médecin transfusa du sang de mouton à un
jeune homme de 15 ans souffrant de fièvre. L'opération se solda par la mort du
patient.
Après plusieurs autres tentatives fatales, la transfusion de
sang fut finalement interdite dans plusieurs pays comme la France et
l'Angleterre. En 1675, le Parlement de Paris limita cette pratique à
l'expérimentation animale et interdit toute transfusion chez l'homme.
Il fallut attendre plus d'un siècle pour que cette technique
soit réutilisée en médecine.
A partir du XIXe siècle, le sang des animaux n'est plus
utilisé pour les transfusions.
Suite à de nombreux décès, le médecin anglais James Blundell
souligne la nécessité de n'utiliser que du sang humain pour la transfusion
sanguine.
Les premières transfusions de sang d'humain à humain ont été
réalisées en 1818 sur des femmes affaiblies par les pertes de sang après
l'accouchement. A l'époque, le nombre de décès reste important car les médecins
ignorent l'existence des groupes sanguins (système ABO et facteur rhésus).
En 1901, le médecin autrichien Karl Landsteiner découvre
l'existence des groupes sanguins en comparant le sang de différents patients.
Il obtient le prix Nobel de médecine en 1930.
Dès lors, la transfusion de sang devient plus sûre. Elle est
pratiquée pour la première fois à grande échelle sur les blessés pendant la
Première guerre mondiale.
Le 16 octobre 1914 à l'hôpital de Biarritz eu lieu la
première transfusion sanguine directe (de bras à bras) de la 1ère guerre
mondiale. Bien que la découverte de Landsteiner ne soit pas encore mise en
application, cette transfusion se révéla une réussite et le soldat Isidore
COLAS, un breton en convalescence à la suite d'une blessure à la jambe a sauvé,
par le don de son sang, le Caporal Henri LEGRAIN du 45ème d'Infanterie, arrivé
exsangue du Front. Chance inouïe, leurs deux groupes sanguins devaient être
compatibles.
En 1940, Karl Landsteiner et son compatriote Wiener
découvrent ensemble le facteur rhésus ce qui améliore encore la compatibilité
des transfusions.
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