L Le 12
octobre 1972, un Fairchild FH-227 de la Force aérienne uruguayenne quitta l'aéroport
international de Carrasco à Montevideo en Uruguay pour rejoindre Santiago au
Chili. À son bord se trouvaient principalement des étudiants et des membres de
l'équipe de rugby à XV Old Christians de Montevideo qui devait disputer un
match au Chili. L'avion se posa pour une nuit à Mendoza en Argentine à cause
des conditions climatiques difficiles. Le lendemain, le pilote de l'appareil,
le colonel Julio Ferradas, choisit de traverser la cordillère des Andes au
passage du Planchón, plus au sud. Une fois traversé, l'avion reprendrait cap au
nord pour rejoindre Santiago. Croyant avoir franchi entièrement le passage dans
les nuages, le pilote avertit la tour de contrôle de Santiago qu'il se trouvait
au-dessus de Curicó et amorça sa descente. La navigation à l'estime du pilote
était cependant fausse : la vitesse de l'avion était plus faible à cause du
vent de face et le temps habituel de la traversée fut rallongé. L'avion
descendit trop tôt et percuta un premier pic qui arracha l'aile droite ;
celle-ci fut projetée vers l'arrière et emporta la dérive, ce qui laissa un
trou béant dans l'empennage. L'aile gauche fut à son tour arrachée lors d'une
collision avec un second sommet et le fuselage s'écrasa sur un glacier à 3 600
m d'altitude dans une zone reculée du département de Malargüe à proximité de la
frontière entre le Chili et l'Argentine.
Les
survivants, bloqués dans le froid et la neige, apprirent par un poste de radio
portatif, que les opérations de recherche avaient été abandonnées huit jours
après l'accident car l'avion, de couleur blanche, était jugé indiscernable dans
la neige. Ayant épuisé leurs maigres réserves de nourriture, ils décidèrent de
manger les corps des morts qui avaient été préservés par le froid. Le 29
octobre, une avalanche recouvrit totalement l'avion qui servait d'abri contre
le froid et le vent et fit huit nouvelles victimes. Dès les premiers jours,
certains avaient proposé de partir à la recherche des secours et des
expéditions limitées furent organisées autour de l'appareil mais l'altitude, le
froid, la malnutrition et la cécité des neiges empêchèrent toute entreprise de
grande ampleur. Il fut finalement décidé qu'un petit groupe parte chercher les
secours avec les vêtements les plus chauds et les plus grandes rations de
nourriture. Après plusieurs tentatives infructueuses, Fernando Parrado et
Roberto Canessa parvinrent à franchir la chaîne montagneuse se trouvant à
l'ouest du site de l’écrasement puis à descendre dans la vallée du Rio Azufre.
Dix jours après leur départ, ils rencontrèrent un huaso appelé Sergio Catalán
qui alerta les autorités. Le 22 décembre, deux hélicoptères de l'armée, guidés
par Parrado, rejoignirent le lieu de l'accident mais ne purent secourir que la
moitié des 16 survivants en raison du mauvais temps. Les autres furent
récupérés le lendemain matin et hospitalisés à Santiago afin de les soigner
pour gelures, malnutrition, déshydratation, scorbut et mal aigu des montagnes.
Les secours retournèrent finalement sur place avec un prêtre pour inhumer les
corps à 80 m de l'avion dont les restes furent incendiés.
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