samedi 20 décembre 2014

Le pin de Wollemi

Le pin de Wollemi ou arbre de Wollemi (Wollemia nobilis) est un arbre de la famille des Araucariacées qui n'a été identifié qu'en 1994 dans des gorges gréseuses à 150 km au nord de Sydney en Australie. Cette population relictuelle ne comprend qu'une quarantaine de sujets.
Cette espèce est l'unique représentant actuel d'un genre que l'on croyait disparu depuis des millions d'années au travers d'espèces fossiles. Le genreWollemia est rapporté à la famille des Araucariacées dont l'existence est ancienne. Cette famille était bien représentée au Jurassique ; Wollemia nobilis en est un représentant actuel, au même titre que d'autres espèces appartenant aux genres Araucaria et Agathis.
Lorsque le garde forestier australien David Noble entreprend, en 1994, l'une de ses excursions dans les territoires isolés du Parc national Wollemi, enNouvelle-Galles du Sud il découvre, dans un canyon, une espèce d'arbre qui lui est inconnue. Ses feuilles sont vert foncé et ressemblent aux frondes des fougères. L'écorce lui rappelle spontanément du chocolat en ébullition. En passant, Noble emporte l'un des rejetons et décide de l'identifier à Sydney.
De retour dans la métropole australienne, il cherche l'assistance des services de la flore et des parcs nationaux de Nouvelle-Galles du Sud, et des Jardins botaniques royaux de Sydney. On prend d'abord la branche pour une fougère, et on s'étonne d'entendre Noble évoquer un arbre de 40 mètres de hauteur.
Wyn Jones et Jan Allen, des Jardins Botaniques du mont Tomah, accompagnent Noble lorsqu'il retourne dans la vallée secrète du Parc national Wollemi. Arrivés sur le lieu de la découverte, les deux botanistes constatent immédiatement qu'ils n'ont jamais vu un tel arbre.
Après d'autres analyses, on conclut qu'il s'agit d'une espèce nouvelle, voire d'un genre nouveau. D'abord appelé pin de Wollemi, le nom du site de sa découverte, il est officiellement baptisé Wollemia nobilis, d'après le lieu de la découverte et le nom de son auteur. On notera une erreur sur le plan de la terminologie puisqu'il s'agit de rendre hommage au découvreur Noble, le nom de l'espèce aurait dû être noblei et non nobilis. En raison de son aspect, le pin de Wollemi est classé dans la famille des Araucariacées.
Contrairement à une rumeur, cet arbre n'était pas déjà connu d'après des exemplaires fossiles et ne peut donc être qualifié de « fossile vivant ». En particulier, il est fallacieux de prétendre que l'espèce Wollemia nobilis serait apparue depuis au moins 90 millions d'années et aurait disparu depuis 2 millions d'années environ, comme il a été assuré : cette affirmation n'est étayée par aucune preuve paléontologique. En revanche, l'ancienneté de la lignéedes Araucariacées est prouvée par de nombreux échantillons fossiles ; elle a atteint son apogée entre le Jurassique et le Crétacé, soit de -200 à -65 millions d'années.
Depuis sa découverte en 1994, le pin de Wollemi a fait l'objet d'intenses recherches. En se basant sur les analyses de la séquence d'ADN, on a réussi à identifier les plus proches parents vivants de Wollemia nobilis : il s'agit d'espèces appartenant au genre Agathis.
Pour protéger ces arbres, le lieu précis de la découverte est gardé strictement secret. Des agents phytopathologiques comme Phytophthora cinnamomi transportés par des semelles de chaussures ou des vêtements représentent une grande menace pour les derniers pins Wollemi, et la disparition définitive de ce genre végétal.
Le Wollemia nobilis est protégé par la loi de 1995, de l'État fédéral de Nouvelle-Galles du Sud, relative à la sauvegarde des espèces menacées. À l'échelle nationale, la loi de 1999 sur la protection de l'environnement et le maintien de la biodiversité le cite comme une espèce menacée. Le « Botanic Gardend Trust » et les services de la flore et des parcs nationaux de Nouvelle-Galles du Sud ont élaboré un plan de sauvegarde de ce genre menacé (Recovery Plan more akin to conservation plan). Venant s'ajouter à la plus grande discrétion sur le lieu et aux mesures protectrices légales, ce programme prévoit de commencer une culture à l'échelle mondiale, comme élément clé de sauvegarde de l'espèce. Depuis, la plante s'est multipliée. Dès le printemps 2006, le pin de Wollemi est lancé sur le marché international. Un pin de Wollemi dans chaque jardin et parc du monde entier réduira le risque pour la population naturelle, en évitant la visite illégale du lieu de sa découverte.
Après la mise sur le marché, une partie des recettes de la licence sera utilisée pour conserver le stock naturel de Wollemia nobilis. Une autre partie des fonds récoltés en Australie profitera à la protection de la nature.
Le pin de Wollemi est réintroduit dans le monde entier depuis avril 2006 afin de le sauvegarder de la disparition dans son habitat naturel. De nombreux jardins botaniques accueillent maintenant cet arbre (par exemple Amsterdam, Paris ( Jardin des Plantes, devant l'entrée de la galerie de paléontologie), Lyon, La Londe, Francfort, Montréal, Le Havre (Jardins suspendus),le Jardin alpin de Meyrin (canton de Genève, Suisse) en possède 2 exemplaires...).
Depuis septembre 2006, Monaco possède également un Pin de Wollemi planté sur le rocher dominant la principauté par le prince Albert II de Monaco en présence de l'ambassadeur d'Australie en France. Il s'agit du premier à être planté dans un jardin public en Europe.


Il en existe un exemplaire à Terra Botanica à Angers. L'unique parc à thème sur les végétaux en Europe.

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