Roger Dambron a obtenu une médaille de bronze au Concours
Lépine pour son invention du photo-robot en 1952, jeu qu'il a créé pendant son
séjour en maison de cure pour se distraire en 1950, et pour offrir en cadeau à
ses enfants. Cette invention avait pour but de découper des morceaux de photos,
(le nez, les yeux, la bouche, etc.), les mélanger et de créer de nouveaux
visages.
Une mallette comportant 2000 morceaux de visages, comprenait
les photos des habitants d'Étaples-sur-Mer qui sont allés chez le photographe
Gambier, afin de participer à l'élaboration de cette invention en donnant
généreusement leurs portraits. Cette invention concerne la représentation de
types extrêmement variés de portraits au moyen d'éléments indépendants. Chacun
de ses éléments représentés en creux ou en relief, en positif ou en négatif
correspond à une partie d'un portrait.
L'ensemble des éléments étant groupé par catégorie, chaque
catégorie comprenant un grand nombre d'éléments interchangeables de formes
différentes d'une même partie d'un portrait.
Une tête de profil se compose de 7 parties (les cheveux et
le front, les yeux, le nez, la bouche, les joues et le menton). Avec 5 têtes
différentes, ayant les organes également différents, on peut composer 78 à 125
visages différents. Selon les témoignages de l'époque, Roger Dambron arrivait,
avec des détails, à établir le portrait fort ressemblant de la personne
recherchée.
L'invention du photo-robot fut brevetée et utilisée par la
suite, en 1953, dans l'affaire Janet Marshall5, par la police judiciaire, ce
qui permit d'arrêter 8 jours plus tard l'assassin de cette jeune touriste
anglaise, qui était recherché depuis 5 mois.
Le commissaire divisionnaire Chabot, chef du service
régional de la police judiciaire à Lille, en faisant une déclaration à
Radio-Lille, sur la photo-robot, en présentant ne s'est pas du tout référé à l'inventeur
de cette méthode,et a omis complètement de citer l'inventeur initial Roger
Dambron. Il a rappelé, à juste titre, que cette nouvelle technique a joué un
rôle important dans l'affaire Janet Marshall et notamment dans la délimitation
des recherches « Je ne pense pas, a-t-il ajouté, malgré ces deux succès, que la
technique du photo-robot, n'est pas susceptible d'être améliorée. »
En effet, l'inspecteur Émilien Paris, ignorant l'invention
et le brevet de Roger Dambron, modifia et apporta quelques améliorations à
cette invention en y ajoutant des éléments tels que des photos supplémentaires,
accessoires.. et l'appela le système Paris.
Par la suite, la Police judiciaire s'est approprié l'invention
de Roger Dambron en modifiant légèrement le terme "photo-robot" et en
l'appelant « Portrait-robot ».
De fait, c'est l'inspecteur Paris qui a utilisé et adapté l'invention
de Roger Dambron pour la Police, en introduisant le dessin, afin d'homogénéiser
les différents éléments de visage.
Actuellement, il existe des logiciels capables d'informatiser
la création "d'un portrait robot" en utilisant les différents
éléments du visage, en fonction des indications données par les victimes ou les
témoins.
La photo-robot fait partie des inventions révolutionnaires
de notre siècle, ensuite reprises par la majeure partie des Polices judiciaires
du monde entier.
Celle-ci a été utilisée pour la première fois avec succès en
1953, lors de l'enquête sur le meurtre d'Eugénie Bertrant, dont le cadavre
avait été découvert dans un terrain vague, à proximité de l'hippodromelyonnais.
Une photographie reconstituant les traits du suspect fut diffusée auprès des
services de police français et étrangers, sans résultat. Huit jours plus tard,
la diffusion de cette photo fut étendue à la presse. C'est alors que deux
témoins confièrent aux enquêteurs que la photo leur rappelait les traits d'un
commerçant lyonnais. Celui-ci, interrogé, fut confondu.
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