lundi 22 décembre 2014

Le portrait robot

Roger Dambron a obtenu une médaille de bronze au Concours Lépine pour son invention du photo-robot en 1952, jeu qu'il a créé pendant son séjour en maison de cure pour se distraire en 1950, et pour offrir en cadeau à ses enfants. Cette invention avait pour but de découper des morceaux de photos, (le nez, les yeux, la bouche, etc.), les mélanger et de créer de nouveaux visages.
Une mallette comportant 2000 morceaux de visages, comprenait les photos des habitants d'Étaples-sur-Mer qui sont allés chez le photographe Gambier, afin de participer à l'élaboration de cette invention en donnant généreusement leurs portraits. Cette invention concerne la représentation de types extrêmement variés de portraits au moyen d'éléments indépendants. Chacun de ses éléments représentés en creux ou en relief, en positif ou en négatif correspond à une partie d'un portrait.
L'ensemble des éléments étant groupé par catégorie, chaque catégorie comprenant un grand nombre d'éléments interchangeables de formes différentes d'une même partie d'un portrait.
Une tête de profil se compose de 7 parties (les cheveux et le front, les yeux, le nez, la bouche, les joues et le menton). Avec 5 têtes différentes, ayant les organes également différents, on peut composer 78 à 125 visages différents. Selon les témoignages de l'époque, Roger Dambron arrivait, avec des détails, à établir le portrait fort ressemblant de la personne recherchée.
L'invention du photo-robot fut brevetée et utilisée par la suite, en 1953, dans l'affaire Janet Marshall5, par la police judiciaire, ce qui permit d'arrêter 8 jours plus tard l'assassin de cette jeune touriste anglaise, qui était recherché depuis 5 mois.
Le commissaire divisionnaire Chabot, chef du service régional de la police judiciaire à Lille, en faisant une déclaration à Radio-Lille, sur la photo-robot, en présentant ne s'est pas du tout référé à l'inventeur de cette méthode,et a omis complètement de citer l'inventeur initial Roger Dambron. Il a rappelé, à juste titre, que cette nouvelle technique a joué un rôle important dans l'affaire Janet Marshall et notamment dans la délimitation des recherches « Je ne pense pas, a-t-il ajouté, malgré ces deux succès, que la technique du photo-robot, n'est pas susceptible d'être améliorée. »
En effet, l'inspecteur Émilien Paris, ignorant l'invention et le brevet de Roger Dambron, modifia et apporta quelques améliorations à cette invention en y ajoutant des éléments tels que des photos supplémentaires, accessoires.. et l'appela le système Paris.
Par la suite, la Police judiciaire s'est approprié l'invention de Roger Dambron en modifiant légèrement le terme "photo-robot" et en l'appelant « Portrait-robot ».
De fait, c'est l'inspecteur Paris qui a utilisé et adapté l'invention de Roger Dambron pour la Police, en introduisant le dessin, afin d'homogénéiser les différents éléments de visage.
Actuellement, il existe des logiciels capables d'informatiser la création "d'un portrait robot" en utilisant les différents éléments du visage, en fonction des indications données par les victimes ou les témoins.
La photo-robot fait partie des inventions révolutionnaires de notre siècle, ensuite reprises par la majeure partie des Polices judiciaires du monde entier.

Celle-ci a été utilisée pour la première fois avec succès en 1953, lors de l'enquête sur le meurtre d'Eugénie Bertrant, dont le cadavre avait été découvert dans un terrain vague, à proximité de l'hippodromelyonnais. Une photographie reconstituant les traits du suspect fut diffusée auprès des services de police français et étrangers, sans résultat. Huit jours plus tard, la diffusion de cette photo fut étendue à la presse. C'est alors que deux témoins confièrent aux enquêteurs que la photo leur rappelait les traits d'un commerçant lyonnais. Celui-ci, interrogé, fut confondu.

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