Les chatouilleuses, officiellement le collectif des femmes
pour la vie publique, sont des femmes de Mayotte qui se sont battues, dans les
années 1960 et 1970, pour réduire l'influence des autres îles de l'archipel des
Comores sur Mayotte et arrimer cette dernière à la République française. Aussi
surnommées soroda, ce qui signifie soldat en Comorien, elles agissaient concrètement
là où le parti Mouvement populaire mahorais ne pouvait agir. Sous la conduite de
Zéna M'Déré, plusieurs centaines de femmes étaient organisées en commandos et
prenait à partie les responsables politiques comoriens. Elles ne se
contentaient pas que des chatouilles, lorsque la capitale était toujours à
Dzaoudzi, elles jetaient toutes les nuits des cailloux sur les toits en taule
des résidences, rendant la vie impossible aux résidents. Plus tard, lorsque ces
politiciens venaient à Mayotte, elles les soumettent à des chatouilles et ainsi
les forcent à s'aligner sur leurs positions ou à quitter l'île.
Le 4 février 1967, Cheik force les quatre élus mahorais à la
démission suite à l'assaut d'une soixantaine de chatouilleuses contre l'antenne
de l'ORTF de Mayotte. Celles-ci protestaient contre un discours condescendant
de Cheik envers elles et plus généralement envers les mahorais. 13 femmes sont
condamnées et certaines de peine d'emprisonnement.
Le 13 octobre 1969, la garde comorienne, créée en 1968,
ouvre le feu et tue Zakia Madi, l'une de ces chatouilleuses.
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