mardi 22 juillet 2014

La bataille du Kleidion

La bataille de la Passe de Kimbalongos (ou Cljáva Longã, la « longue passe » en aroumain) ou bataille du Kleidion (de nos jours dans la province de Blagoevgrad en Bulgarie) a eu lieu le 29 juillet 1014 entre la Bulgarie et l'Empire byzantin. Elle constitue le point culminant des hostilités entre les deux empires et se termine par la victoire décisive des Byzantins.
La bataille se déroule dans une vallée entre les monts Bélès et le massif d'Ograjden près du village bulgare actuel de Klyuch. Les deux armées se rencontrent le 29 juillet et la bataille bascule avec l'offensive du corps d'armée byzantin mené par Nicéphore Xiphias contre l'arrière-garde bulgare. Les combats qui s'ensuivent ne font que confirmer la déroute bulgare. Les prisonniers bulgares sont aveuglés sur l'ordre de Basile II qui acquiert de ce fait le nom de Bulgaroctone ou Tueur de Bulgares. Le tsar Samuel parvient à s'échapper mais il meurt deux mois plus tard d'une crise cardiaque. Celle-ci aurait été provoquée par la vue des milliers de prisonniers bulgares aveuglés.
Bien que cette bataille ne marque pas la fin du conflit byzantino-bulgare, les pertes de l'Empire bulgare sont telles qu'il n'a plus les moyens de résister aux Byzantins. De ce fait, la bataille de la Passe de Kleidion est considérée comme la bataille majeure de la campagne bulgare de Basile II. L'échec des successeurs de Samuel à enrayer la progression byzantine entraîne la disparition du Premier Empire bulgare en 1018 et son incorporation au sein de l'Empire byzantin.

Selon Jean Skylitzès, le nombre de prisonniers bulgares s'élève à 15 000 (Kékauménos cite le chiffre de 14 000). Toutefois, selon les historiens modernes comme Vasil Zlatarski, ces évaluations sont probablement exagérées. La traduction bulgare datant du xive siècle de la chronique de Constantin Manassès ne parle ainsi que de 8 000 prisonniers. Toujours selon Skylitzès, Basile II divise les captifs bulgares en groupes de 100 hommes et en fait aveugler 99 tandis que le dernier est seulement éborgné pour pouvoir conduire les autres chez eux. Deux raisons peuvent expliquer un tel acte. D'abord, la volonté de Basile de venger la mort de Théophylacte Botaniatès, l'un de ses meilleurs généraux, tout en cherchant à agir sur le moral bulgare. La deuxième explication réside dans la tradition byzantine de l'aveuglement. Ce châtiment est généralement réservé aux rebelles et les Bulgares seraient dans le cas présent considérés comme des rebelles à l'autorité impériale, ce qui expliquerait cette punition. Quoi qu'il en soit, c'est à la suite de cette bataille que Basile II gagne le surnom de Bulgaroctone ou « Tueur de Bulgares ».

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire