La cynophagie est une pratique alimentaire qui consiste à se nourrir de viande de chiens. Cette pratique fait partie de la culture culinaire de nombreux pays et notamment des pays asiatiques (Viêt Nam, Corée, Chine, chrétiens d'Indonésie) et pays d'Afrique. Souvent perçue avec « dégoût » par les Occidentaux, en particulier dès la fin du xxe siècle, la cynophagie est parfois explicitement interdite.
La consommation de viande de chien était répandue dans l'antiquité romaine, la civilisation aztèque et un peu partout sur la planète. Elle semble n'avoir jamais cessé en Europe ; on trouvait encore desboucheries canines en France au début du xxe siècle. Récemment, les grandes guerres furent autant d'occasions au cours desquelles il fallut se rabattre sur des viandes de qualité perçue comme inférieure ; pendant la guerre franco-prussienne de 1870, en particulier, les boucheries de viande de chien furent nombreuses à Paris : le marché au chien se tenait alors rue Saint-Honoré.
Le dédain de la viande de chien et d'autres animaux domestiques (le chat par exemple) découle principalement d'une logique de proximité des animaux qui seraient divisibles en trois catégories : « sauvages », « domestiques » et « familiers ». Les chiens entrant dans cette dernière catégorie, pour certaines couches de population, sont donc frappés par un interdit, dans la cuisine occidentale (Poulain, 1997). La consommation de viande de chien a, semble-t-il, toujours cours à titre privé, dans certaines régions rurales reculées de Suisse. Par contre, elle est désormais repoussée en Chine (par exemple) par les populations bourgeoises aisées élevant des chiens.
l semblerait que les Gaulois consommaient du chien. Les Gaulois mangeaient du chien, mais de manière très anecdotique (1 % de leur alimentation), sans doute en période de disette.
On trouvait en France quelques boucheries canines jusqu'à la première moitié du xxe siècle. La viande de chien est également consommée dans la France d'outre-mer, notamment à Tahiti pour la fête nationale française.
Pendant la Première Guerre mondiale, on renverra au témoignage de Guillaume Apollinaire, dans La maison des morts (dans Alcools) :
« Quelques-uns nous quittèrent
Devant une boucherie canine
Pour y acheter leur repas du soir »
De nombreux écrits du xixe siècle (Victor Hugo, Gustave Flaubert…) décrivent des repas comportant du chien.
En Allemagne, la dernière boucherie canine a fermé dans les années 1940. La viande de chien fut consommée dans ce pays jusque pendant la Seconde Guerre mondiale, comme en témoigne l'établissement, par les autorités du Troisième Reich, d'un contrôle sanitaire sur cette marchandise en 1943.
En Suisse, il est interdit de commercialiser de la viande de chien, en revanche, aucune loi n'interdit la consommation de viande de chien (et de chat) à titre d'usage privé.
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